• L'oeil de biche !

    Clientélisme autour du palais

    Servir plutôt qu’être servi. Tel est leur leitmotiv. Ils sont à l’aise dans la peau du serviteur que du chef ; mais devant le peuple ils sont chef de parti ou président de mouvement politicien. Un paradoxe tout de même ! Après que le peuple a écouté leur confession de foi, ils s’en vont en file indienne exprimer leur allégeance totale au roi. Ministres, députés et politiciens, ils rivalisent d’ardeur dans ce clientélisme partisan. Ils forment autour du palais un hélix de micro partis et de mouvements politiciens pour empêcher que les velléités de l’ennemi d’en face n’emportent le fauteuil du roi, dans un ouragan que l’on croit être déjà à l’entrée de la cité. 2011 focalise toutes les attentions et déjà l’on brûle les énergies ; c’est dans cette perspective que les clients venus de Kétou, de Sakété, de Nati, de Dangbo, de Calavi, d’Atabor et de Dalala se décarcassent pour décupler la vitesse de l’hélix qui résistera à l’ouragan. Une lutte de Goliath et de David se profile donc à l’horizon et dans ce système de clientélisme partisan, les nouveaux clients se font porter sur l’hélix sans mesurer leur force de résistance. Les uns vont devant le peuple avec des présents, les autres, aux moyens de discours sentencieux, proclament l’échec de l’ennemi dès son apparition sur le champ de bataille. Une belle guéguerre que nourrit le clientélisme plutôt encenseur que louangeur. Douillettement assis dans son palais, le roi les regarde se jeter à corps perdu sur l’hélix qui devient particulièrement lourd à ses yeux. Embarrassé, il laisse faire, crayant la réaction éventuelle d’un client. En définitive, les clients revêtent une peau d’ours pour effrayer le roi. Instrument de chantage, les micros partis le sont aujourd’hui, et nul ne peut s’en douter. Le tournant de 2011 est symptomatique d’un tel comportement ; mieux, l’imminence d’un remaniement ministériel donne du souci à certains ministres au point où dans la précipitation, ils s’érigent en chef. Les petits chefs. La moralité est de vendre la peau de l’ours avant de le tuer. L’abus du multipartisme intégral proclamé à la Conférence des Forces vives de la Nation béninoise  de février 1990, court encore son chemin et les grands regroupements de partis sont loin de la cité. Que voulez-vous ? L’abus n’enlève pas l’usage, non ! Abusus non tollit usum ! Les clients aiment le roi et le roi aime la clientèle.

     Par M.A


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