• L’Afrique a Besoin de Stratèges et non de

    Portrait d’un Stratège à l’Esprit du "Guerrier"

    Il y a deux semaines, j’ai parlé de la force intérieure dans ma chronique. La semaine dernière j’ai parlé du Leadership orienté changement. Certains membres du Cerveau Collectif Africain m’ont écrit pour demander à quoi peuvent servir des chroniques qui ne mettent pas l’accent sur les lacunes de nos gouvernants relativement aux points cités.

    Je voudrais avant d’aborder la chronique du jour, dire que l’Afrique n’est pas malade de ses gouvernants mais de ses intellectuels, cadres et autres qui ne font que deux choses :

    1.     Trouver que tout est bon quand ils ont leur compte ou quand ils aiment la tête de celui qui est au pouvoir

    2.    Trouver que tout est mauvais quand ils ne trouvent pas leur compte ou quand ils n’aiment pas la tête de celui qui est au pouvoir

    J’ai dans ma propre famille, une sœur qui trouvera toujours que Boni YAYI a raison et une autre qui trouvera toujours que Boni YAYI à tort. Je me rappelle, âgé de 17 ans, je suivais un débat sur les Dragons Football Club de l’Ouémé, une équipe du Bénin initiée par mon défunt père. Un des participants déclare que mon feu père, à l’époque vivant, a détourné pendant longtemps l’argent du club.

    J’ai pris un taxi-moto, je suis allé demander à mon père si c’était vrai ; il me répondit que non et me le prouva avec des preuves et des arguments. Je retournai surplace et me présenta comme son fils, expliqua ce que j’ai entendu et ce que mon père vient de me déclarer. L’auteur de la déclaration me présenta des excuses et expliqua que ma démarche l’a plus convaincu que mes propos.

    Que voulons-nous, le développement de l’Afrique ou l’avènement au pouvoir de ceux qu’on aime ? Nous devons comprendre que lorsque le pouvoir est confié légalement à quelqu’un pour un certain nombre d’années, nous devons l’aider à réussir car de sa réussite dépend les conditions dans lesquelles nous pourrions lui reprendre le pouvoir. Nous devons voir l’Afrique au-delà de nos intérêts égoïstes et de notre volonté.

    J’ai rencontré dans ma vie quatre catégories de personnes :

    1.     Ceux qui font l’actualité par leur vision, leur action, et qui ainsi, suscitent des changements positifs ;

    2.    Ceux qui agissent sans vision et qui perdent leur temps et celui des autres ;

    3.    Ceux qui subissent la vision ou l’action des autres ;

    4.    Ceux qui critiquent tout de certains et applaudissent tous des autres ;

    L’Afrique est en majorité constituée des trois dernières catégories, les victimes, les chercheurs de gloire et les griots au sens négatif du terme. Le but du Cerveau Collectif Africain, des Ambassadeurs du Développement, du Coaching Africain est de faire de chaque africain quelqu’un qui fait l’actualité, qui produit des changements positifs, le progrès, le mieux-être.

    Pour que l’Afrique gagne, il faut que chacun de nous s’engage :

    -        A être si fort que rien ne peut perturber sa paix intérieure

    -        A parler de santé, de bonheur et de prospérité à chaque personne à qui il parle

    -        A aider chacun de ses amis à sentir ce qu'il a comme potentiel en lui et combien le fait de le connaître fait une différence dans nos vies

    -        A regarder le côté ensoleillé de chaque chose et à transformer son optimisme en action

    -        A penser seulement ce qu'il y a de meilleur, à travailler seulement pour le meilleur, et à s’attendre au meilleur

    -        A être aussi enthousiasmé par le succès des autres que par le sien

    -        A oublier les erreurs passées et à penser aux réussites futures

    -        A être toujours chaleureux et à sourire à toutes les créatures vivantes qu’il croise

    -        A tellement se consacrer à son développement personnel qu'il ne lui reste plus de temps pour critiquer les autres

    -        A être trop serein pour se faire du souci, trop noble pour être en colère, trop fort pour avoir peur, trop généreux pour en vouloir à qui que ce soit, et trop heureux pour considérer comme "problèmes" les obstacles qu’il saura contourner

    Comment donner pour gagner, comment servir pour être servi, comment aimer pour être aimé, comment soutenir un opposant politique pour le battre ? Comment garder comme médecin privé son plus grand ennemi politique ? Oui, le Président Sourou MIGAN APITHY l’a fait en gardant jusqu’à sa mort comme médecin privé son plus grand ennemi politique, le Président AHOMADEGBE.

    Pour le faire, une seule chose, il faut être un stratège. Le stratège possède l’esprit du "guerrier". Surprenant de voir cela alors que l’on ne parle pas de campagne de guerre.

    Non, ça ne l’est pas, car même dans le milieu de l’entreprise et du dépassement de soi, cet esprit est profondément nécessaire. Voici ses principales caractéristiques :

    -        Il possède une grande cause, noble, pour laquelle il se bat

    -        Il est un conquérant, qui possède le désir d’aller au contact de l’autre, fait corps avec sa cause et fait preuve d’une extraordinaire ténacité. Aussi, sa parole le lie à son destin

    -        Il connaît l’art des renversements et des retournements de situation. Il est prêt à envisager toutes sortes d’éventualités

    -        Il est animé d’une très grande conviction et d’un profond sang-froid. Il est fidèle et a un véritable respect des engagements mutuels

    -        Il ne joue pas de rôle, il incarne totalement sa cause en paroles et en actes. Il sait déjouer toute hypocrisie ou faux semblant

    -        Il a un véritable don pour transformer une obéissance réglementaire en adhésion sans faille. Il sait stimuler les émotions et les désirs d’honneur et de gloire

    -        Il possède une grande disponibilité à l’écoute de l’autre ainsi qu’à sa propre autocritique

    -        Il est par certains côtés l’homme de la démesure, car il veut aller loin. Mais il sait également qu’il est limité par ses devoirs et un certain ordre, qu’il s’est fixé à lui-même pour pouvoir atteindre son but de manière organisée

    -        Il faut mériter sa confiance, et lorsque l’on a mérité sa confiance il établit une relation privilégiée

    -        Enfin, il accepte les dangers, inhérents à toute vie humaine. Car il sait que la victoire ne s’obtient qu’en s’engageant, et que ne pas atteindre son but serait le plus grand et le plus douloureux des dangers.

    Ça c’est pour la combativité du stratège. Alors maintenant, voilà ce qui est, à mon sens, ses autres caractéristiques indispensables :

    -        Il a un grand esprit de méthode, pour prévoir avec minutie les scénarios du possible. En parallèle, il garde toujours en tête que certaines choses sont et seront toujours imprévisibles, ces choses faisant partie du "brouillard" et de la "friction" dont parle CLAUSEWITZ

    -        Il possède une curiosité peu commune, et bien dirigée. Il sait se renseigner, étudier, approfondir

    -        Il a du discernement et une grande lucidité pour faire des choix. Il sait réfléchir calmement et prendre des décisions

    -        Il a de l’assurance, est brave et possède un enthousiasme communicatif

    -        Il sait prendre sur lui et fournir les efforts qui sont nécessaires. Il se met à contribution et possède la vertu de s’engager vite et fort si c’est nécessaire

    -        Il sait encaisser dignement les revers qu’il rencontre. Si c’est nécessaire, il adapte sa stratégie en conséquence sur le champ

    -        Il possède humilité, esprit de fraternité et est un excellent communicant, afin de pouvoir mobiliser n’importe quel groupe

    -        Il a une grande droiture et un intense sens des responsabilités. Il assume les résultats

    -        Enfin, il possède un sens aigu de l’adaptation, de l’invention et de l’audace.

    Donc pour résumer, un excellent stratège a un objectif de valeur, il sait réfléchir avec discernement, il a du caractère, il a du charisme, il passe facilement à l’action et il sait se corriger.

    L’Afrique, notre Afrique a besoin de nous. Il est temps pour nous de mouiller le maillot, de jouer notre rôle, de contribuer à l’avènement de l’Afrique unit et prospère. Oui, nos gouvernants font beaucoup de choses condamnables mais nous ne faisons pas mieux quand on nous donne le pouvoir. N’est-il pas préférable de travailler à construire l’avenir.

    Aujourd’hui, il y a deux forces en Lybie, le camp KHADAFFI avec comme soutien l’Union Africaine et une bonne partie des Africains puis le camp des "rebelles" avec comme soutien une bonne partie de la communauté internationale. En bon stratège, l’Union Africaine, consciente de son impuissance financière et militaire devait négocier, proposer ses solutions, chercher des soutiens.

    Il faut qu’on cesse de faire croire à la Jeunesse Africaine que l’on peut combattre la communauté internationale. Les Etats-Unis d’Amérique, la France et autres tremblent devant les nations-unies. Si ces puissances contrôlent cet instrument de régulation internationale, c’est bien parce qu’ils ont mis en place des stratégies.

    Un peuple bafoué par l’apartheid a, grâce à la stratégie MANDELA produit la libération, la victoire, le commandement. La protestation doit s’inscrire dans une stratégie.

    J’ai connu des Chefs d’Etats Africains qui protestent pour attirer l’attention et obtenir un financement pour leur pays, voilà une protestation utile.

    L’Afrique a besoin de Stratèges et non de victimes, de "griots", de chercheurs de gloire.

    Soyons pour cette Afrique en mutation des Leaders, des Stratèges  efficaces et efficients.

    Yes we can because impossible is nothing.

    Billet envoyé par Patrick Eric Mampouya


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