-
Selon l'art 72 de la loi 90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution en République du Bénin qui stipule que: « Le Président de la République adresse une fois par an un message à la Nation. Il peut aussi à tout moment, adresser des messages à l'Assemblée Nationale. Ces messages ne donnent lieu à aucun débat ; ils peuvent toute fois inspirer l'Assemblée. », le Chef de l'Etat, le Dr. Boni Yayi, est allé ce jour à Porto-Novo pour s'acquitter de sa tâche. Et c'est 48 h après le vote du Budget Général de l'Etat, gestion 2007, que le Chef de l'Etat béninois délivre son premier discours sur l'état de la Nation. C'est donc tout heureux que le Président de la République s'est présenté devant la Représentation nationale pour remercier les députés d'avoir doté très tôt, l'Etat de son premier Budget qui lui permettra de poursuivre sa politique de développement. S'agissant des grandes questions de l'Etat qui agitent les esprits en ce moment, à savoir la chèreté de la vie, l'économie, la sécurité , etc, le Chef de l'Etat a présenté chaque situation et a ensuite fait savoir les mesures envisagées dans chaque secteur. En matière de sécurité, le Chef de l'Etat a reconnu que le tissu sécuritaire laisse apparaître quelques failles ces derniers temps ; ce qui n'augure pas d'une bonne sécurité des biens et des personnes et ne rassure pas les investisseurs. Pour pallier rapidement cette faille, le Chef de l'Etat envisage créer un conseil national de sécurité pour une opération de sécurité intensive afin de rassurer les populations. Sur le plan économique, beaucoup d'anomalies crées et entretenues par l'ancien régime ont fait que les Finances de l'Etat ont reçu un sérieux coup jusqu'au 6 avril, date de prestation de serment du Président de la République : l'accumulation des arriérés de salaires et l'utilisation abusive des Ordres de paiement ont maintenus le taux de croissance à 3.5% contre un objectif fixé à 7%. Selon le Chef de l'Etat, la résorption de la crise qui en est suivi, nécessite des mesures hardies telles que l'assainissement des Finances publiques, la lutte contre la corruption et l'enrichissement illicite. Toujours dans la dynamique d'améliorer la politique sociale et économique, le Président de la République entend faire du Bénin un pays émergeant, qui attire les investisseurs et cela, il l'entend l'assurer par la stabilité économique, le maintien des acquis démocratiques et la formation d'une qualité humaine à travers l'éducation, les soins de santé et l'amélioration des conditions de vie des populations rurales. Il résume ainsi ses réformes en 6 orientations à atteindre d'ici 2009 : à savoir : la valorisation du capital humain et d'une administration de développement, l'assainissement du cadre économique, le renforcement des bases de l'économie, la mise en œuvres des réformes structurelles des secteurs de l'énergie, de l'eau et des télécommunications et la recherche d'un développement équilibré. Dans son discours top chrono de 45 mn, Le Chef de l'Etat n'a pas occulté les questions de l'offensive diplomatique qu'il mène depuis son arrivé au pouvoir, au-delà des frontières du Bénin à travers ses nombreux voyages ; il a ensuite évoqué le transfert des compétences aux communes qu'il entend faire passer par un forum avec les Maires ; aussi a-t-il parlé de la relecture de la Constitution voire sa modernisation ; il a dit enfin parlé de la loi sur la charte des partis qui sera bientôt examinée pour permettre de clarifier le paysage politique du pays, de la justice qui a pour socle le droit et de la dépénalisation des délits de Presse qui ne sera envisagé, dit-il, qu'à travers la consécration de la responsabilité du journaliste. Arrivé au Palais des gouverneurs à 12 h 38, le Chef de l'Etat a eu droit aux honneurs militaires. ; il a fait son entée à l'hémicycle à 12h 53mn ; il a enclenché les premiers mots de son discours à 13 h et a fini par les voeux de nouvel An à tout le peuple béninois et une prière solennelle ; il quitte le Pais des gouverneurs 10 mn plus tard ; tout cela se passe en présence des Présidents des Institutions de la République, des membres du gouvernement, du corps diplomatique et consulaire et des représentants des organismes internationaux. Par Martin Aïhonnou
votre commentaire -
L'étude article par article du Budget général de l'Etat exercice 2007 qui est évalué à 716.278 milliards de francs cfa a démarré ce matin au Palais des gouverneurs sous l'égide du Président de l'Instittution, Antoine Idji. Après que la commission des Finances a lu son rapport, une liste a été ouverte pour engager le débat général sur le Budget. Dans son ensemble les députés qui sont intervenus ont apprécié ce premier Budget du gouvernement du Dr. Boni Yayi. Qualifié de premier Budget du Changement un groupe de députés dont les hOnorables Kassa, Sacca Lafia, Nata et autres ont affirmé que c'est pour la première fois qu'un Budget général de l'Etat cadre avec les aspirations du peuple. Précisément l'hon. Sacca Lafia affirme: "C'est mon 8è Budget ety j'assure que ce budget est différent des 7 autres". A l'en croire ce budget 2007 affiche une différence positif de 99 milliards alors que celui de 2006 a affiché une différence de -9 milliards. Une performance qui est à l'actif du nouveau gouvernement. L'étude article par article se poursuit à l'hémicycle en ce moment; le vote général du Budget interviendra tard dans la nuit à en croire certaines discrétions.
votre commentaire -
LES DEPUTES TOUJOURS A LA RECHERCHE D'UN MEILLEUR POSITIONNEMENT
Le Parlement béninois est confronté aujourd'hui à un problème d'instabilité politique. Le schéma classique de démission qui a été exécuté hier par les députés dissidents du Parti PRD de Me Adrien Houngbédji, n'est pas du tout nouveau ; c'est un feuilleton auquel s'habitue le peuple béninois depuis quelques temps à chaque échéance électorale. Lors des dernières élections présidentielles, nous avons observé au Parlement des démissions en cascades, emportant le grand groupe parlementaire UBF et d'autres groupes inamovibles jusqu'alors. Le PRD (Parti du renouveau démocratique) qui avait le vent en poupe avec dans son groupe parlementaire 12 députés, vient de subir le même sort. Annoncée comme une simple menace, par les 4 démissionnaires ( Hon. Michel Misssipkodé , Minakodé Aloukou , Joseph Hounkanrin , André Kouikoui ) la création d'un nouveau groupe parlementaire dénommé « Nouvelle Alliance », mis sur les fonds baptismaux hier avec l'arrivée d'autres députés qui ont suivi aussi le schéma classique. Du point de vue des observateurs politiques, la démarche des députés est induite par la recherche du meilleur positionnement et l'intérêt personnel ; et c'est cela qui qualifie l'instabilité politique au Parlement. Cette instabilité a court depuis la 1ère législature, mais la 4è législature semble être la plus instable, politiquement. Il est fréquent qu'à la veille des élections ou suite à certaines frustrations enregistrées au sein des Partis, des groupes parlementaires se disloquent à l'Assemblée Nationale pour se reconstituer après moult tractations avant d'être menacés à nouveau de dislocation ; mais quand les intérêts personnels de chacun sont sauvegardés même au détriment du groupe, il y a un accord de paix tacite entre les membres d'un même corps. La 4è législature a subi deux chamboulements inacceptables dans son histoire. L'élection présidentielle de mars 2006 et les échéances législatives de mars 2007 auront tout démontré de l'instabilité politique du Parlement béninois. La question reste donc ouverte de savoir ce qui arrange la République : le regroupement des Partis en de grands ensembles ou le "plétorisme" ? Par Martin A.
votre commentaire -
En prélude à la journée nationale de lutte contre la corruption, le 08 décembre, décrétée par le gouvernement du Dr. Boni Yayi, Président de la République du Bénin, nous avons posé 7 questions records à M. Jean Baptiste Elias, Président de l'Observatoire de la Lutte contre la Corruption ( OLC ), c'était le 13 novembre dernier.
Q-1 : La corruption est elle aujourd'hui un mal nécessaire ou un mal à éradiquer à tout prix de notre société ?
J.B E : Un mal, un fléau, une gangrène comme la corruption ne peut être un mal nécessaire à combattre puisque c'est un mal qui crée beaucoup de dommages à nos populations en général, au peuple béninois en particulier, à la couche juvénile, à la couche la plus pauvre de notre pays. Combattre la corruption résolument est l'une des principales mission assignées aux perspectives Etudes à long terme, Bénin 2005 par ce que si nous voulons un Bénin prospère, un Bénin développé, la première condition, c'est d'abord et avant tout la lutte contre la corruption. Donc tout citoyen Béninois qui aime le Bénin qui veut le développement du Bénin doit nécessairement s'engager et résolument s'engager dans la lutte contre la corruption .
<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Q-2 Comment peut on mener la lutte contre la corruption ?
J.B E : C'est très facile de mener la lutte contre la corruption, il suffit de réfléchir micro, c'est le fait que chaque individu se dise moi je ne veux pas que la corruption passe par moi, moi je ne serai pas corrupteur, moi je ne serai pas corrompu . Une fois que chacun de nous se met ça en tête et le pratique, chaque jour la corruption va cesser parce qu'il n'y aura pas de corrupteur, parce qu'il n'y aura pas de corrompu, c'est une chaîne s'il y a un maillon qui s'enlève de cette chaîne nous avons plus de chaîne. Il y a 2 individus ou groupe d'individus en place quand nous voulons parler de la corruption, il y a le corrupteur et le corrompu, s'il y a un manque la corruption n existera plus, donc il faut que l'individu se dise moi je ne veux pas être corrupteur et je ne veux pas être corrompu et c'est fini la corruption cessera au Bénin c'est une affaire de mentalité, chacun doit s'engager dans cette voie, si chacun veut le développement du Bénin, il doit se dire je ne sera pas corrupteur ou alors je ne serai pas corrompu et la corruption va cesser.
Q-3 Malgré les bonnes intentions de certaines personnes de résister à la corruption il arrive que ces personnes cèdent à l'appât de la corruption ?
J.B E : Non ! personnes ne cède à l'appât de la corruption s'il n'est pas lui même prédestiné à la corruption parce que comme je l'ai dit c'est une affaire de comportement, si je sais que ce comportement est négatif pour le pays, pour la communauté, pour mon village, pour mon quartier de ville, pour ma commune, je dois m'abstenir de fait cette pratique- là. Donc quelles que soient les tentatives les tentations, les pressions qu'on fait sur moi, je résisterai pour dire je ne veux pas. On dit souvent chez nous qu'il y a des gens qui ont faim et pourtant ils refusent ce qu'on leur donne parce que la façon dont on leur donne, ce qu'on leur a donné fait qu'ils préfèrent mourir de faim que de prendre ce qu'on leur a donné. C'est cette critique là que nous devons avoir. On me tente, on me donne, on me miroite des choses. Je doit me poser des questions : Est-ce que c'est bon pour le pays, est-ce que c'est bon pour l'avenir de mes enfants, est- ce que c'est bon pour la jeunesse Béninoise, est- ce que c'est bon pour le développement du Bénin. Une fois que j'aurai donné la réponse à cette question-là je m'abstiendrai de tomber dans l'appât qu'on m'a tendu .<o:p> </o:p>Q- 4 Avant que vous ne soyez porté à la tête du FONAC et pendant que vous êtes président de ce front là, est ce qu'on peut dire que l'on tenté une fois de vous corrompre ?
Q-5 D'après vous quels sont les moyens utilisés généralement pour corrompre ?
Q-6 Quelles peuvent être les conséquences de la corruption sur un état ?
J.B E : Les conséquences de la corruption sont très très vastes . Alors les effets de la corruption réduisent les moyens de l'Etat.Nous savons au Bénin aujourd'hui qu'il y a à peu près un 1/ 6, je suis modeste, sinon un 1/3 de ce que le budget national doit prendre pour faire le développement qui rentre dans le cadre de la corruption, qui rentre donc dans des poches privées, imaginez que nous ayons un budget de 600 milliards de francs CFA et que 200 milliards restent dans des poches privées, si ces 200 milliards s'ajoutent aux 600 milliards que nous avons nous aurons 800 milliards, nous aurons à construire beaucoup plus de routes, nous aurons à construire beaucoup plus d'écoles, beaucoup plus de dispensaires, beaucoup plus de maternité, nous aurons à créer beaucoup plus d'emplois pour les jeunes. Voyez vous ce que 200 milliards par an peuvent faire donc c'est ça que l'on prive le pays et qui rentre dans des poches privées. Voilà donc les conséquences que ça pourraient créer sans oublier qu'il y a frustration, il y a l'injustice, tout ce qui crée des détonations, 32 pays en Afrique sont en guerre et quand vous aller chercher à comprendre, la corruption, les frustrations, les injustices sont à la b ase de tout ça.<o:p> </o:p>
Q-7 L'Etat Béninois s'emploie t-il a lutté réellement contre la corruption ?
J.B E : Mais bien sûr ! je l'espère en tout car puisque l'Etat Béninois à la volonté politique de lutter contre la corruption, l'Etat Béninois a mis en place l'Observatoire de Lutte contre la Corruption et qui est donc une structure indispensable et qui donc travaille pour la lutte contre la corruption, la volonté politique du chef de l'Etat dans la lutte contre la corruption est affirmée dans son programme de gestion ,dans son programme d'action et ce qui se passe actuellement dans le pays prouve que la volonté est toujours manifeste, souhaitons que ça se poursuivre, engageons le chef de l'Etat à pouvoir continuer dans cette voie.<o:p> </o:p>
Q-8 Quels peuvent être ses sentiments lorsqu'on sort vainqueur d'une bataille juridique pour la lutte contre la corruption, je veux parler du procès Jean-Baptiste Elias/Lazare Sèhouéto ?
J.B E : Il n'y a aucun sentiment, surtout par un sentiment de triomphalisme pas du tout. Il y a seulement à savoir que la justice vient de donner une leçon à tous ceux qui sont aux affaires aujourd'hui et ils doivent comprendre qu'ils doivent bien se comporter pour le travail qu'ils font sinon ils seront rattraper un jour et si on est rattraper un jour, on répond de ce qu'on a fait et le problème se pose actuellement, la Haute Cour de Justice est maintenant un peu fonctionnelle, les Ministres vont passer là-bas pour pouvoir rendre compte de ce qu'ils ont fait, je souhaite que les Ministres puissent sortir blanc comme neige et qu'ils aient bien géré se pays pour que la justice puisse les blanchir. C'est ce que je propose.Interview réalisé par MartinA.
2 commentaires
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires