L'avènement au Bénin des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication en 1995 a imprimé chez le Béninois de nouvelles manières de communiquer. Plus de 10 ans après, l'informatique et l'Internet restent et demeurent des outils de développement dans un monde devenu un village planétaire. Le Bénin, un petit point du Globe ne peut pas rester en marge de cette révolution technologique. Il doit au plus vite se frayer un passage sur cette « autoroute planétaire » pour accroître les indices de son développement.
Martin Aïhonnou
Boni Yayi, Président du Bénin, n'est pas Bill Gates, le géant de Microsoft, mais il veut faire des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) un créneau de développement. M. Désiré Adadja, conseiller aux Télécommunications du Chef de l'Etat, le Dr. Boni Yayi, a déclaré lors du Forum International sur la Cybercriminalité qui s'est tenu à Cotonou le 17 mai dernier que : « le Président Boni Yayi compte sur le secteur des Télécommunication et des TIC pour faire du développement ». Avec l'ère du changement qui souffle au Bénin, l'enjeu des TIC pour réduire la pauvreté n'est plus à démontrer. Avec la volonté affichée du Président de la République du Bénin, les barrières de l'ignorance dans le domaine des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) seront à coup sûr repoussées.
Quels enjeux pour le Bénin ?
Avec la Télécommunication et les TIC (Technologie de l'Information et de la Communication), la vision du gouvernement doit être clairement définie. Ainsi le Bénin étant déjà sur « l'autoroute des NTIC », l'avènement d'une nouvelle société dans lequel la Télécommunication joue un rôle important ne fera que le bonheur des populations. « La convergence dans la communauté des télécommunications et des médias est une nécessité de nos jours », affirme Hyppolite Djiwan, professionnel des médias. En effet, les populations ont droit à une information juste sans équivoque et équitable à tous ; d'oû une information livrée dans les règles éthique et déontologique. Le Bénin en s'efforçant de bâtir une véritable société de l'information, doit dès maintenant travailler à revaloriser ce secteur afin que d'ici à l'an 2025 chaque Béninois se sente vraiment épanoui grâce aux Technologies de l'Information et de la Communication. M. Sègnon QUENUM, directeur de l'Observatoire des Opportunités d'Affaires du Bénin (OBOPAF), lors d'une session d'informations sur les opportunités d'affaires, en mars 2005 à Porto-Novo, a affirmé : « Le Système Informatisé de Gestion des Opportunités d'Affaires appelé SIGOA- TOPS est un système tout particulier avec lequel tout opérateur économique peut depuis le Bénin acheter ou vendre sur Internet ». Par ailleurs, ajoute t-il « ce système a pour objectif la gestion des contrats commerciaux durant les foires, expositions et rencontres acheteurs/ vendeurs, de plus il facilite l'accès plus direct et plus rapide aux échanges entre les pays membres de la CEDEAO ». Si le Bénin venait à s'approprier véritablement ce dispositif de Communication, il n'y a pas de raison que le développement tant rêvé ne soit pas à la portée de chaque Béninois.
Les freins du développement
Le dernier rapport des Nations Unis sur la Société Mondiale de l'Information classe le Bénin au 108è rang sur les 115 pays que concerne l'enquête. Voilà une statistique qui fait réfléchir et qui rend compte des défis qui restent à relever au Bénin en matière des Technologies de l'Information et de la Communication. Mais le niveau assez bas du progrès technologie au Bénin, dépend de plusieurs facteurs. « L'ordinateur est encore un luxe dans les ménages au Bénin », révèle M. Capo-Chichi, Directeur Général du projet CERCO, lors de la 141è anniversaire de l'Union Internationale des Télécommunications( UIT), célébré à Cotonou le 17 mai dernier. La problématique des Tics au Bénin repose sur deux pôles : l'un est lié à l'individu et l'autre aux moyens disponibles dans le secteur. Ainsi par exemple « à Natitingou », une ville du nord- Bénin, affirme M. Capo-Chichi, les élèves ne savent pas ce qu'on appelle ' clavier'' ». Pire, certaines grandes sociétés d'Etat n'ont pas de site Web et si elles l'ont, il est rarement activé ; il en est de même pour les adresses e-mail de certains Béninois qui communiquent très peu par ce mode de communication, or il ne coûte rien d'en avoir une. C'est une vérité de Lapalisse qu'il n'y a pas de développement sans télécommunication et pour relever le niveau du progrès technologie au Bénin, il va falloir briser certaines barrières. D'abord commencer à résoudre les difficultés d'accès à Internet et réduire le coût des services. Aussi le gouvernement du Bénin doit-il trouver les voies et moyens pour rendre l'Internet gratuit sur toute l'étendue du territoire. Sans oublier le projet d'introduction de l'Internet dans toutes les écoles qui doit mobiliser environ 100 milliards. Enfin pour un véritable envol des Tics au Bénin, il faut que le gouvernement qui a l'initiative des lois concurremment avec l'Assemblée Nationale crée un cadre législatif pour permettre l'éclosion des initiatives privées. La lutte contre la cybercriminalité et la recherche de la cybersûreté passent par l'élaboration des textes juridiques et réglementaires qui garantissent le développement des Tics au Bénin comme aux Etats-Unis 1ère Société Mondiale de l'Information (le Canada 6è et la Tunisie 36è).
Arrêt sur un pays !
L'Estonie un petit pays du monde, 10 fois plus petit que le Bénin est déjà dans la haute société mondiale de l'information. Un rapport a révélé en 2005 que 2 enfants estoniens sur 3 sont déjà sur internet. De ce fait, le niveau technologique des Estoniens est très avancé pour la simple raison que les 2/3 de la population estonienne s'est appropriée les outils de développement que sont les Technologies de l'Information et de la Communication. Ainsi chaque Estonien peut avoir des données en temps réel sur toutes les activités engageant la vie de l'Etat. L'exemple de l'Estonie inspire donc admiration. Les enjeux des Tics pour réduire la pauvreté au Bénin et repousser les barrières du développement restent encore un défi à relever. Il faut donc rebâtir au Bénin l'architecture de la télécommunication qui reste et demeure les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC). Il y va du développement du Bénin, petit pays situé en Afrique de l'ouest entre le Togo et le Nigéria.