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    LA PRESSE AFRICAINE DANS l’ŒIL DU CYCLONE

    Le Directeur de TAM-TAM D'AFRIQUE Assigné en Justice

    Des Organisations de Défense des Droits de l'homme Relative à l'assignation en Justice du Directeur de Publication  de TAM-TAM D'AFRIQUE

    Les organisations non gouvernementales signataires de la présente note sont indignées par la citation directe de monsieur Antoine Ernest OLESSONGO, ancien président du Tribunal d'instance de Mfilou dans le 7ème arrondissement de Brazzaville à l'endroit de M. Laudes Martial MBON, directeur de publication de l'hebdomadaire Tam-tam d'Afrique.

    Elles dénoncent une procédure opportuniste, honteuse et craignent que l'assignation de ce journaliste en justice pour la publication des faits largement connus et diffusés auprès des autorités judiciaires et administratives, ne soit une atteinte inadmissible contre la liberté de presse et le droit de défendre les victimes de la mauvaise administration de la justice.

    En effet, dans sa parution n° 386 du  15 juin 2011, l'hebdomadaire Tam-tam d'Afrique, paraissant à Brazzaville, a publié un  article dans lequel, il rapportait les propos contenus dans une « plaidoirie » de deux organisations de défense des droits : Cercle uni pour les droits de l'homme et la culture de paix (Cudhoc) et Cercle national pour les droits de l'homme et la paix (Cndhp).

    Cette "plaidoirie", largement diffusée auprès des autorités judiciaires, fait état du traitement indélicat d'une affaire concernant la veuve ATIGA par monsieur Antoine Ernest OLESSONGO, ex-président du Tribunal d'instance de Mfilou. 

    Suite à la parution de cet article, le 12 juillet 2011 par voie de citation directe Monsieur Antoine Ernest OLESSONGO a enjoint M. Laudes Martial MBON, à comparaitre ce 21 juillet 2011 devant la Troisième chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Brazzaville, aux fins de répondre des chefs de diffamation et d'injures publiques, crimes prévus et punis par les articles 373 du code pénal congolais. L'ex-président du tribunal d'instance de Mfilou exige des dommages et intérêts de 200.000.000 francs CFA.

    Les organisations des droits de l’Homme relèvent les éléments suivants :

    1.     tout citoyen a le droit de saisir les cours et tribunaux pour faire entendre sa cause. A ce titre, M. Antoine Ernest OLESSONGO, ancien magistrat congolais, défenestré de la magistrature pour faute professionnelle lourde, n'a pas fait usage de son droit de réponse conformément à la loi n° 8-2001 du 12 novembre 2001 portant sur la liberté de l'information et de la communication.

    2.    M. Antoine Ernest OLESSONGO en demandant des dommages et intérêts exorbitants se livre à une action destructrice de la presse, car sachant qu'aucun journal n'est en mesure de payer une telle somme.

    Par conséquent, les organisations de la société civile demandent à la justice congolaise de protéger la liberté de presse et garantir à M. Laudes Martial MBON, un procès juste et équitable.

    PS : Pour votre information, l'audience a été renvoyée au 18 août 2011.

     

    Fait à Brazzaville, le 20 juillet 2011

     

    Les Signataires

     

    Pour le Forum pour la gouvernance et les droits de l’homme (FGDH)

    Président Maixent Fortuné HANIMBAT

     

    Pour le Cercle national des Droits de l’Homme et la Paix (CNDHP)

    Président Edmond Nazaire MATONGO

     

    Pour l’Association de Défense et de Promotion des Droits des Populations Autochtones (ADPPA)

    Président Jean NGANGA

     

    Pour l’Observatoire Congolais de Droits de l’Homme (OCDH)

    Directeur exécutif Roger BOUKA OWONO

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    Le Gouvernement OUATTARA Emprisonne un Journaliste

    LE COMITÉ POUR LA PROTECTION DES  JOURNALISTES

    330 7th Avenue, 11th Fl., New York, NY 10001 USA

    En Côte d’Ivoire: le gouvernement Ouattara emprisonne un journaliste

    New York, le 22 juillet 2011—Les autorités de la Côte-d'Ivoire ont arrêté jeudi dernier un journaliste pour avoir animé une émission-débat télévisée soutenant l'ancien président ivoirien évincé, Laurent Gbagbo, selon des journalistes locaux.

    Hermann ABOA, animateur à la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI), la première chaîne de télévision publique ivoirienne, est détenu dans une prison du camp de gendarmerie d'Agban, à Abidjan, la capitale économique ivoirienne, ont dit des journalistes au CPJ.

    Il a été inculpé par le procureur de la République d'activités antiétatiques, notamment l’atteinte à la défense nationale, l'atteinte à l'ordre public, participation à un mouvement insurrectionnel, et l'incitation à la haine raciale, a déclaré au CPJ une source proche du dossier qui a parlé sous couvert de l'anonymat.

    Ces accusations sont liées à une émission-débat intitulée Raison d'État dont M. ABOA était un des animateurs au cours des cinq mois de crise politique qui ont suivi le second tour du scrutin contesté qui avait opposé l’actuel président, ALASSANE OUATTARA, et le président sortant, Laurent GBAGBO. Cette émission recevait exclusivement des invités soutenant M. GBAGBO, alors président, qui contrôlait la RTI avant qu’il ne soit évincé en avril dernier par les forces fidèles à M. OUATTARA.

    "Les poursuites contre Hermann ABOA pour avoir animée une émission de télévision contredisent le discours de réconciliation nationale du président OUATTARA et les promesses de son gouvernement de ne pas persécuter les journalistes ayant travaillé pour la presse pro-GBAGBO", a déclaré Mohamed KEITA, coordonnateur du Plaidoyer pour l’Afrique du CPJ. "Nous demandons la libération immédiate de M. ABOA et l’abandon des charges retenues contre lui".

    Une quinzaine de personnes, parmi lesquelles six autres journalistes et des personnalités des médias sont détenus depuis plusieurs semaines par le gouvernement de M. OUATTARA, sous des accusations d'activités antiétatiques liées à leur militantisme en faveur de M. GBAGBO, selon des médias et des recherches du CPJ. : http://www.cpj.org/fr/2011/07/en-cote-divoire-le-gouvernement-ouattara-emprisonn.php

    Le COMITÉ POUR LA PROTECTION DES JOURNALISTES (CPJ), est une organisation indépendante, à but non lucratif basée à New York et dévouée à défendre la liberté de la presse dans le monde depuis 1981

    Textes envoyés par Patick Eric Mampouya


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  • Burkina-Faso:

    Une session extraordinaire a statué hier 07 juillet 2011 sur le projet de loi portant autorisation de renouvellement avant terme du mandat des memebres de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), au terme de l'étude dudit projet les députés ont voté le renouvellement des membres de la CENI dont le mandat de 5 ans arrive normalement à terme en septembre prochain.

     Sénégal:

    Un tiers des membres de la Cena ( Commission électorale Nationale autonome) devraient déjà déposer le tablier pour avoir atteint la fin de leur mandat de 6ans mais jusqu'à la date d'aujourd'hui, on note un silence plat sur la question du renouvellement au tiers de cet organe conformément à l’aliéna 2 de l’article L.4 du Code électoral qui dispose : «Les membres de la Cena sont nommés pour un mandat de six ans (6) renouvelable au tiers tous les trois (3) ans.». La question fait grand bruit actuellement au Sénégal.


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  • Par Sheryl Gay STOLBERG L’intellectuel américain Gene SHARP a peut-être contribué aux soulèvements arabes avec un petit livre pratique qui a fait le tour du monde.

    Boston, très loin du Caire et de la place Tahrir, un vieil intellectuel américain arpente son modeste pavillon en briques. Il s’appelle Gene SHARP. Il a 83 ans, cultive des orchidées, ne sait pas se servir d’Internet et n’a pas l’air franchement dangereux. Pourtant, ses idées peuvent s’avérer fatales pour les despotes de la planète.

    Depuis des décennies, en effet, ses écrits sur la révolution non-violente–notamment From Dictatorship to Democracy (De la dictature à la démocratie), un livre de 93 pages, téléchargeable en 24 langues sur Internet – sont une source d’inspiration pour les opposants du monde entier.  

    Cherchant à se remettre de l’échec des mobilisations de 2005, le collectif de jeunes Egyptiens baptisé Mouvement du 6 avril agitait toutes sortes d’"idées folles" pour faire tomber le gouvernement, raconte Ahmed MAHER, l’un des cerveaux du mouvement. Ils tombèrent sur Gene SHARP en étudiant le mouvement serbe OTPOR (l’un des principaux acteurs de la chute de Slobodan Milosevic en octobre 2000), dont il a été l’un des inspirateurs.

    Il y a quelques années, le Centre international sur les conflits non-violents, organisation indépendante qui forme des militantes pro-démocraties, a organisé un atelier au Caire dans la plus grande discrétion. Parmi les documents distribués aux participants figuraient "Les méthodes de l’action non-violente", de Gene SHARP, une liste de 198 stratégies qui vont de la grève de la faim au "déshabillage de protestation".

    Selon DALIA ZIADA, militante et blogueuse égyptienne qui a assisté à l’atelier et en a organisé d’autres par la suite, certains des participants ont joué un rôle actif dans les révoltes en Tunisie et en Egypte.

    Gene SHARP s’efforce de minimiser son rôle. C’est plus un penseur qu’un révolutionnaire, même si, dans sa jeunesse, il a participé à des sit-in contre la ségrégation et passé neuf mois en prison en tant qu’objecteur de conscience pendant la guerre de Corée. Il dit ne pas avoir été en contact avec les manifestants égyptiens, mais il a appris récemment que les Frères musulmans avaient mis en ligne sur leur site De la dictature à la démocratie.

    A force d’étudier le combat de GANDHI, les soulèvements non-violents et les luttes pour les droits civiques, il est arrivé à la conclusion que promouvoir la liberté nécessitait de la méthode et de l’organisation, un conseil que les leaders de la jeunesse en Egypte ont entendu, estime DALIA ZIADA.

    La protestation pacifique, dit Gene SHARP, est toujours préférable, non pour des raisons morales, mais parce que la violence incite les dictateurs à la répression.

    Les autocrates ont Gene SHARP en horreur. Le président du Venezuela, Hugo CHAVEZ, s’en est pris à lui en 2007 et, selon des télégrammes diplomatiques révélés par WikiLeaks, le pouvoir birman l’a accusé d’avoir fomenté des manifestations visant à "renverser le gouvernement".

    En 2008, l’Iran l’accusait dans une vidéo d’être un agent de la CIA "chargé d’infiltrer d’autres pays", une affirmation que ses collègues jugent grotesque. "On le considère généralement comme le père d’une nouvelle discipline, l’étude de l’action non-violente stratégique", fait valoir Stephen ZUNES, professeur à l’université de San Francisco.

    "Certains racontent qu’il parcourt la planète en déclenchant des révolutions. Ça me fait bien rire ! Il se consacre avant tout à la recherche".

    Ce qui ne veut pas dire que Gene SHARP n’ait jamais été dans le feu de l’action. En 1989, il était en Chine pour assister au soulèvement de la place Tian’anmen. Au début des années 1990, il a pénétré clandestinement dans un camp rebelle au Myanmar à l’invitation de Robert L. HELVEY, un colonel en retraite, qui y conseillait l’opposition.

    Le politologue libanais Assad ABOU-KHALIL, fondateur du blog The Angry Arab News Service, conteste le rôle attribué à Gene SHARP. Les médias occidentaux, s’irrite-t-il, cherchent un nouveau Lawrence d’Arabie pour expliquer le succès du soulèvement égyptien, tentative colonialiste d’ôter tout mérite aux Egyptiens.

    Bien qu’il soit au crépuscule de sa carrière, Gene SHARP estime que son œuvre est loin d’être achevée. Son nouvel ouvrage, Sharp’s Dictionary of Power and Struggle (Dictionnaire Sharp du pouvoir et des luttes), doit paraître à l’automne 2011. Et il suit de près ce qui se passe dans le monde arabe.

    Il a été frappé par la discipline des manifestants égyptiens, par leur calme impavide.

    "C’est tout à fait l’esprit de GANDHI, assure-t-il. Quand les gens n’ont pas peur de la dictature, c’est que la dictature n’en a plus pour longtemps".

     

    DE LA DICTATURE À LA DÉMOCRATIE 1

    Un Cadre Conceptuel pour la Libération

    Par Gene SHARP

    Institution Albert Einstein

    PRÉFACE 1

    Depuis plusieurs années, la manière dont les peuples peuvent prévenir ou détruire les dictatures a été l’une de mes principales préoccupations. Elle s’est en partie nourrie d’une confiance dans l’idée que les êtres humains ne doivent pas être dominés et détruits par de tels régimes.

    Cette foi a été renforcée par des lectures sur l’importance de la liberté humaine, sur la nature des dictatures (d’Aristote aux analyses du totalitarisme), et sur l’Histoire des dictatures (spécialement celle des systèmes nazis et staliniens).

    Au fil des ans, j’ai eu l’occasion de connaître des gens qui ont vécu et souffert sous le joug nazi, et qui ont survécu aux camps de concentration. En Norvège, j’ai rencontré des gens qui ont résisté aux lois fascistes et qui ont survécu, et j’ai entendu l’histoire de ceux qui ont péri. J’ai parlé avec des juifs qui se sont échappés des griffes des nazis et avec des gens qui les y ont aidés.

    Les connaissances relatives aux politiques de terreur des régimes communistes de plusieurs pays m’ont plus souvent été apportées par des livres que par des contacts personnels. La politique de terreur exercée par ces systèmes m’apparaît spécialement poignante, étant donné que ces politiques furent imposées au nom de la libération de l’oppression et de l’exploitation.

    Au cours des dernières décennies, lors de visites de personnes venant de pays dictatoriaux, comme le Panama, la Pologne, le Chili, le Tibet, et la Birmanie, les réalités quotidiennes des dictatures devinrent pour moi plus prégnantes. Grâce à des Tibétains qui s’étaient battus contre l’agression de la Chine communiste, à des Russes qui avaient fait échouer le coup d’État de la ligne dure du parti en août 1991, et à des Thaïlandais qui avaient fait obstacle de manière non-violente au retour du régime militaire, j’ai acquis de troublantes perspectives sur la nature insidieuse des dictatures.

    La conscience du caractère pathétique et outrageux des brutalités, en même temps que l’admiration pour le calme héroïsme de ces hommes et de ces femmes incroyablement courageux, furent parfois renforcées par des visites sur place, là où les dangers étaient encore grands et où la défiance des peuples déterminés continuait : au Panama sous Noriega ; à Vilnius en Lituanie alors que le pays était soumis à la répression soviétique. Mais aussi à Pékin, place Tienanmen durant l’explosion festive de la liberté, jusqu’à l’entrée des premiers blindés dans cette nuit tragique ; et dans la jungle, au quartier général de l’opposition démocratique de Manerplaw en "Birmanie libérée".

    Quelquefois, j’ai visité des lieux de combats, comme la tour de la télévision et le cimetière à Vilnius, le jardin public à Riga où des gens ont été fusillés, le centre de Ferrare au nord de l’Italie où les fascistes alignaient et abattaient les résistants, et à Manerplaw, un simple cimetière rempli de corps d’hommes morts beaucoup trop tôt. Il est triste de réaliser que toute dictature laisse un tel sillage sur son passage.

    De ces considérations et de ces expériences monte l’espoir résolu que la prévention de la tyrannie est possible, que des combats victorieux contre des dictatures peuvent être menés sans massacres mutuels massifs, que des dictatures peuvent être détruites et qu’il est même possible d’empêcher que de nouvelles ne renaissent des cendres de celles qui sont tombées.

    J’ai tenté de réfléchir soigneusement aux solutions les plus efficaces pour désintégrer les dictatures au moindre coût en termes de souffrances et de vies humaines. Pour cela, j’ai, pendant plusieurs années, étudié et tiré les enseignements des dictatures, des mouvements de résistance, des révolutions, de la pensée politique, des systèmes de gouvernement et porté une grande attention aux luttes non-violentes réalistes. Ce livre est le résultat.

    Je suis certain qu’il est loin d’être parfait. Mais peut-être offrira-t-il un guide pour assister à la réflexion et à la planification de mouvements de libération qui deviendront ainsi plus puissants et plus efficaces.

    Par nécessité et par choix délibéré, cet essai est centré sur la question fondamentale : comment détruire une dictature et empêcher qu’une nouvelle ne vienne la remplacer ?

    Je ne suis pas compétent pour produire une analyse détaillée et des prescriptions concernant un pays en particulier. Cependant, je souhaite que cette analyse générique puisse être utile à ceux qui, malheureusement en de trop nombreux pays, ont aujourd’hui à faire face aux réalités d’une dictature.

    Ils pourront vérifier la validité de cette analyse pour les cas particuliers et juger dans quelle mesure ces recommandations s’appliquent à leur combat de libération.

    En écrivant cet essai, j’ai contracté plusieurs dettes de gratitude. Bruce JENKINS, mon remarquable assistant, a apporté une contribution inestimable par son identification des problèmes de contenu et de présentation, par d’incisives recommandations pour une présentation plus claire et rigoureuse des idées difficiles (spécialement sur la stratégie), pour une réorganisation structurelle et des améliorations éditoriales.

    Je dois aussi remercier Stephen COADY pour son assistance éditoriale. Le Dr. Christopher KRUEGLER et Robert HELVEY ont offert des critiques et avis très importants. Le Dr. Hazel MCFERSON et le Dr. Patricia PARKMAN m’ont respectivement donné des informations sur les luttes en Afrique et en Amérique latine.

    Bien que mon travail ait grandement bénéficié de ces aides agréables et généreuses, ses analyses et ses conclusions restent de ma responsabilité. Je ne prétends nulle part dans cet essai que défier des dictateurs soit une entreprise aisée et sans coûts. Toute forme de lutte a un coût et des complications, et combattre les dictateurs fait, bien sûr, des victimes.

    Cependant, mon souhait est que cette analyse incite les dirigeants de mouvements de résistance à considérer des stratégies qui augmenteront leur efficacité en réduisant les pertes humaines.

    De même, cette analyse ne doit pas être interprétée comme l’affirmation que la fin d’une dictature fait disparaître tous les autres problèmes. La chute d’un régime ne mène pas à l’utopie.

    En fait, elle ouvre la voie à des travaux difficiles et à des efforts soutenus pour construire une économie, des relations politiques et une société plus juste, et éradiquer les autres formes d’injustice et d’oppression.

    Mon espoir est que ce bref examen de la manière de désintégrer une dictature puisse être utile partout où des peuples vivent dominés et désirent être libres.

    Gene SHARP

    PRÉFACE 2

    Sur les stratégies de résistance civile Résister, c’est le début de la victoire, a déclaré Adolf Pérez ESQUIVEL. C’est effectivement le début d’une grande transition à l’aube du XXIe siècle, de sujets soumis aux citoyens, de spectateurs impassibles à acteurs.

    La résistance civile pour vaincre l’oppression, l’imposition, la violence de l’indiscutable… De la peur et la résignation à l’action résolue.

    Nous avons les diagnostics, le temps d’agir à temps est arrivé. Temps de surmonter l’inertie, de ne plus s’obstiner à vouloir résoudre les défis présents avec des formules valables hier. Il y a, certes, plusieurs solutions disponibles, mais un avenir respectueux des Droits de l’Homme, du partage, de la pleine solidarité… requiert de découvrir des chemins nouveaux vers l’avenir, de dévoiler des réalités encore cachées ou déguisées aujourd’hui, d’inventer le futur pour garantir l’égale dignité de tous les êtres humains.

    Jamais plus le silence ! Le moment de la participation sans présence (Internet, SMS, …) est arrivé. Savoir pour prévoir, pour prévenir. Savoir en profondeur pour transformer la réalité comme il faut.

    De la force à la parole ! Il faudra élever la voix pour éviter qu’on lève les mains, comme d’habitude. Mains tendues pour aider, pour soutenir. Genoux pour se lever, jamais plus pour s’humilier, pour se soumettre.

    D’une économie de guerre (3 millions de dollars par jour) à une économie de développement global, avec des grands investissements en énergies durables ; en production d’aliments ; en production et distribution d’eau ; en environnement propre ; en logement…

    D’une culture de violence et d’imposition à une culture de dialogue et de conciliation. D’une culture de guerre "Si vis pacem, para bellum" à une culture de paix : construire, tous, la paix avec notre comportement quotidien.

    La force du dévouement à autrui, de la "solidarité intellectuelle et morale" que prône la Constitution de l’UNESCO, face au préjugé : là se trouve la prééminence. "Maîtresse, aidez-moi à regarder" !, demandait la petite élève devant la mer qu’elle voyait pour la première fois.

    Notre rôle, maintenant, c’est de contribuer à une rapide diffusion de ce que représentent la guerre et la violence pour générer un sentiment de refus, pour produire une clameur populaire d’aversion aux tambours de la confrontation inéluctable et ensanglantée… Prendre conscience des horreurs, des souffrances, des morts, oui, des enfants morts, assassinés…

    Chaque être humain unique, capable de la démesure de créer ; le monument le plus précieux à sauvegarder, criblé, détruit, effondré, effacé… Des villages brûlés, exilés, réfugiés, des milliers de personnes blessées, dans leur corps et leur esprit. "Effets collatéraux" proclament avec cynisme les meneurs des combats "modernes".

    En effet, les populations deviennent de plus en plus victimes des conflits. Lorsque la violence est à leur porte, il arrive qu’elles refusent de s’y laisser entraîner, mettant en œuvre la puissance de leur nombre, leur imagination, leur détermination, de façon telle qu’elles arrivent à surmonter l’oppresseur et les forces militaires.

    C’est ce rapport de forces particulier qu’a étudié Gene SHARP avec l’aide de plusieurs équipes de Harvard et la collaboration d’autres chercheurs internationaux.

    Ses nombreuses publications ont été traduites en plus de trente langues. Celle-ci, fait partie d’un groupe de trois livrets, qui ont pour particularité d’être destinés, non plus aux chercheurs comme les précédentes, mais à un public large et plus particulièrement aux populations qui souffrent soit d’une dictature, soit d’un coup d’État, soit d’une oppression moins définie.

    On ne s’étonnera pas de sa forme qui est celle d’un manuel pratique car c’est un travail de vulgarisation bien nécessaire pour compléter un large ensemble d’études plus théoriques. L’École de la paix de Grenoble a déjà contribué en 1995, par la publication en français d’un autre livre de Gene SHARP, à expliquer ce phénomène incroyable qui permet au faible, lorsque sa cause est juste et sous certaines conditions, de vaincre le fort et surtout, d’établir des conditions de paix beaucoup plus durables.

    Il est temps de dire à ceux qui ne le savent pas encore, qu’il y a aujourd’hui des méthodes non seulement plus modernes mais surtout plus efficaces, qui font appel à l’intelligence, au réalisme et à la préparation. Il s’agit de véritables stratégies, conçues pour gagner et non seulement pour résister ; cela change tout.

    Elles n’excluent pas l’utilisation dans certains cas de la force militaire mais d’ores et déjà on peut affirmer qu’on ne pourra plus parler d’actions de force sans envisager sérieusement ces nouvelles voies. Chacun des trois livrets traite d’un aspect particulier :

    -        La force sans la violence donne une vision générale

    -        De la dictature à la démocratie explique la manière d’abattre une dictature, aussi puissante soit-elle, dans une magistrale leçon de stratégie

    -        L’anti-coup d’État explique comment une population peut empêcher un coup d’État et même en profiter pour rétablir la démocratie.

    Ces publications peuvent contribuer au développement de l’intelligence collective. La culture de paix est loin d’être suffisante lorsqu’on voit, encore aujourd’hui, déclencher des guerres et invasions sans l’accord de l’ONU pour régler des conflits alors que d’autres voies sont possibles et ont fait leur preuve.

    Beaucoup de choses ont été écrites sur la "prévention" de la violence mais beaucoup moins sur la manière de résoudre les conflits imminents. Lorsque les négociations ne sont plus possibles, nos gouvernants ne pensent qu’aux voies militaires. Pourtant si on y réfléchit, par ces voies il y a toujours autant de perdants que de gagnants, un sur deux et souvent même les deux, ce qui n’est guère encourageant, d’autant plus que le gagnant n’est pas souvent celui qui a la cause la plus juste.

    Dans ces nouvelles formes de lutte non-violentes au contraire, la participation massive des peuples apporte sa part de légitimité. Ajoutons aussi qu’il ne s’agit pas de prendre parti contre telle ou telle forme de régime ; Gene SHARP ne milite pas ici pour un gouvernement ou pour un autre, il nous propose un outil qui permet aux peuples de faire valoir leurs droits à la paix et à la justice sous des formes hautement démocratiques.

    Il faut d’urgence investir la société civile du pouvoir de la conscience collective, de la capacité, pour la première fois, de s’exprimer sans entraves. La solution aux crises de l’économie, de la démocratie, de l’environnement, de l’éthique… est, je dois le répéter, la transition de la force à la parole.

    Les gouvernements doivent savoir que désormais les citoyens – "Nous, le peuples…" comme établi au Préambule de la Charte de Nations Unis – ne seront pas seulement récepteurs impavides de leurs décisions mais acteurs de leur avenir.

    D’ores et déjà ils ne sont plus endormis. Les livrets de Gene SHARP contribuent à les réveiller.

    Federico MAYOR


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  • Mali:

    Demain 27 juin 2011, les 174 députés du Mali vont examiner le document relatif à la déclaration de politique général du gouvernement. La plénière qui se tient demain va donc analyser cette politique générale du gouvernement afin de procéder à son amendement puis à son adoption; en effet le vendredi 24 juin 2011, Mme Cissé Mariama Kaïdama Sidibé, premier ministre du Mali a décliné les grands axes de cette politique qui prend globalement en compte les réformes socio- politique du pays, la révision de la Constitution du 25 février 1992, la relecture des lois sur la composition et le fonctionnement de la Cour Constitutionnelle, la Cour suprême, la loi sur les média et l'organisation des présidentielle et législative de 2012, etc

    Bénin:

    Les parlementaires béninois se réunissent en plénière demain 27 juin 2011 pour procéder à la désignation des membres de l'Assemblée nationale au sein des parlements régionaux. Aussi bien les députés de la mouvance présidentielle que ceux de l'opposition sont intéressés par ce dossier. Qui sera positionné, qui ne le sera pas? La clé de répartition divise!


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  • Par Martin Aïhonnou Le nouveau président de l'Assemblée nationale du Bénin, Mathurin Coffi Nago au commande depuis le 21 mai 2011 sera installé demain jeudi 16 juin 2011; en effet suite à l’élection du bureau de l’Assemblée Nationale du Bénin, 6è législature au petit matin de ce samedi 21 mai 2011, le professeur Nago a retrouvé son fauteuil parmi les 7 membres que le bureau et tient désormais les rênes du parlement béninois pour les 4 années à venir. Il sera investit de ses fonctions dès demain et pour ce faire il devrait s’armer de courage et de patience pour diriger ses paires qui seront exigeant envers lui. Aussi devra t-il restaurer le pouvoir législatif afin de faire une nette démarcation entre le pouvoir exécutif et celui exécutif. L’opposition minoritaire (30 députés) se dit être marginalisé dans la composition du bureau et la mise en place des commissions techniques et permanentes; malgré qu'elle a brandi la décision jurisprudentielle DCC 09-002 du 08 janvier 2009 qui stipule en son art 2 : « Le choix des députés appelés à représenter l’Assemblée Nationale en tant que corps, à animer ses organes de gestion ou à siéger au sein d’autres instituions de l’Etat, doit se faire selon le principe à valeur constitutionnel de la représentation proportionnelle majorité/minorité», elle n'a pu véritablement se donner raison devant la mouvance présidentielle majoritaire ( 41 députés) qui lui cloue le bec. C'est dans cette ambiance délétère et tendue que l'ancien et le nouveau président rentre dans la plénitude de ses fonctions.


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