• Démocratie en Afrique :La déconfiture s’accroît inexorablement !

     Par Fodé Kéita ( L'inter de Bamako-Hebdo) L’on ne rappellera jamais assez que le vent du changement qui a ravagé l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) a permis à la France néo-coloniale de changer de fusil d’épaule vis-à-vis de son pré carré colonial d’hier et néo colonial d’aujourd’hui. Ainsi, au fameux sommet de la baule (France) de 1990 qui a réuni les présidents et chefs de gouvernements d’Afrique et de France, le président français de l’époque, M. François Mitterrand (pais à son âme), ne s’est pas offusqué de dire à la face de ses hôtes africains que l’aide de la France sera désormais subordonnée à l’instauration de la démocratie sur le continent.

    Mais, il a soigneusement passé sou silence le fait que les dictateurs africains qu’il avait en face étaient non seulement les produits de la politique antidémocratique et ennemis des peuples de la France, mais aussi que c’est cette même France qui a été le cerveau et le soutien financier et économique aux dits dictateurs africains.

    M. François Mitterrand n’a pas aussi osé dire à la face de ses invités africains que la France reste fidèle à l’odieuse idéologie de son ministre de la colonie en la personne de Jules Ferry, idéologie selon laquelle « Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde, pour une grande nation comme la France, c’est abdiquer. »

    L’on comprend donc pourquoi, à la faveur du vent de l’est, le président François Mitterrand a exigé des chefs d’Etat africains qu’ils balaient proprement devant leurs portes, tout en oubliant ou en feignant d’oublier que la démocratie française ne fait qu’affamer les peuples démunis de la France et du reste du monde.

    Balayer devant nos portes, c’est instaurer chez nous la démocratie à la française comme moyen de spolier davantage nos peuples travailleurs. Moussa Traoré et Hissen Habré du Tchad avaient averti que la démocratie n’est pas une camisole de force. Comme pour dire que l’Afrique doit choisir sa propre démocratie convenable aux réalités socio- économiques africaines. Ce n’est pas une façon de dire ici « coup de chapeau » à l’Union démocratique du peuple malien du général- bazin.

    Bien au contraire, nous n’avons jamais cru en la démocratie de Moussa Traoré. Mais nous voulons simplement dire que comme l’ont dit Habré et Traoré, la démocratie imposée du dehors ne peut servir les intérêts supérieurs des peuples africains et en particulier celui du Mali.

    La démocratie imposée à l’Afrique ne sert que l’impérialisme et ses représentants africains

    Aujourd’hui, les peuples africains vivent impuissamment les affres de la démocratie occidentale capitaliste imposée à l’Afrique par des irréductibles ennemis de ses peuples. Il parait chaque jour davantage que la démocratie en cours sur notre continent est un mécanisme sophistiqué de spoliation et d’embrigadement de nos travailleurs.

    Le mode d’élection et les pratiques des démocrates africains en sont des preuves irréfutables.

    Le mode d’élection en Afrique et donc au Mali est un mécanisme d’usurpation du pouvoir dans la mesure où les voix s’achètent dans les urnes comme de petits pains et cela n’est pas un secret pour personne. Les politiciens sont convaincus qu’ils n’ont nullement la possibilité de convaincre les citoyens quant à leur volonté de traduire dans les faits les aspirations profondes et légitimes de leurs peuples. Ces peuples se rendent de plus en plus à l’évidence que la démocratie qu’on leur impose ne peut servir véritablement leur cause.

    Le mode d’élection aujourd’hui fonctionnel en Afrique brille par l’escroquerie, le népotisme, l’affairisme, l’achat grotesque des consciences populaires africaines, les combines et cela par des femmes et des hommes qui ne jurent que par et pour des intérêts sordides inavouables.

    Nos élections sont aujourd’hui comparables à des ventes aux enchères avec comme règle fondamentale du jeu : « Qui dit mieux » . C’est-à-dire qui a plus de billets de banque à distribuer. La seule et macabre fausse note de cette « philanthropie » des politiciens africains et donc avant tout malien, c’est que les millions mis à service pendant les joutes électorales seront lâchement récupérés sur les pauvres électeurs sous forme de taxes, d’impôts et de cotisations sans nombre déterminé surtout quand ils perdent la partie.

    C’est dire que l’écrasante majorité des politiciens maliens mobilisent à peine leurs propres familles tellement ils ont perdu toute crédibilité. Ainsi donc, les élections à la bourgeoisie telles que nous les connaissons en Afrique et donc au Mali ne peuvent porter aux affaires les vrais patriotes, les hommes acquis à la cause des masses travailleuses.

    Il ne faut donc pas se faire des illusions, les élections que nous connaissons en Afrique sont commandées et soutenues par la démocratie de type bourgeois.

    C’est donc dire qu’elles ne peuvent servir que les seuls intérêts égoïstes de ceux qui détiennent l’argent. Autrement dit, les démocraties imposées à nos peuples par l’impérialisme et ses représentants africains ne peuvent servir véritablement les intérêts supérieurs de nos peuples. Ces démocraties ne se fondent que sur des concepts creux comme la liberté de presse, d’opinion, de conscience, les droits de l’homme, la liberté d’entreprendre, le multipartisme intégral au Mali.

    Bref, tout le bonheur terrestre est prévu dans les mots mais dans la vie pratique les peuples ne connaissent que misère et désolation.

    Au Mali, la faim, la malnutrition, la disette, les maladies de tous genres, tout cela accompagné et aggravé par une flambée inhumaine des prix des marchandises et surtout des denrées de première nécessité comme le riz, le mil, le lait, le sucre, l’huile, l’on ne peut dire tout haut que la démocratie sert les intérêts de nos masses laborieuses. Tous ceux de l’opinion dite « internationale » et nationale qui se permettent de dire que notre démocratie se porte bien se moquent tout simplement des masses laborieuses de notre pays.

    Cette démocratie assassine l’avenir de ces millions de femmes, d’hommes et d’enfants qui ont versé leur sang pour que triomphe ce qu’il convenait d’appeler « Mouvement démocratique » . Ceux de l’intérieur comme de l’extérieur qui veulent savoir jusqu’où va la déconfiture de notre démocratie doivent se rendre dans les rues, les maisons, les marchés pour interroger les masses au lieu de s’enfermer dans les présentations télévisées qui camouflent notre vie réelle.

    Aujourd’hui, la déconfiture de notre démocratie n’est plus à démontrer. Il faut donc une démocratie radicalement différente : celle qui sauvegarde les intérêts supérieurs de nos peuples laborieux.

    A ce seul prix, on peut parler de démocratie en Afrique et donc avant tout au Mali à savoir le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple.


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