• Sous-alimenté en eau de consommation : Wodji exposé à des maladies hydriques

    Wodji  est un petit village, souvent inondé, situé dans la commune d’Adjohoun, une des communes phares de la vallée de l’Ouémé. Mais Wodji demeure l’une des localités à forte propension à la consommation  des eaux souillées.

    Par Martin Aïhonnou

    La consommation d’eau souillée est à la base de plusieurs maladies, d’où la nécessité de consommer de l’eau potable, s’avère très indispensable pour la survie de la population de la commune d’Adjohoun ; c’est pour cela que les autorités font feu de tous bois pour faciliter à la population l’accès à l’eau potable. Mais le cas de Wodji, un village localisé dans un bas-fond requiert une attention particulière. L’existence d’une ligne budgétaire relative à l’extension des Adductions d’Eau Villageoise (AEV), dans le budget communal est une preuve que les autorités communales sont conscientes du mal qui guette les populations. En 2012, Wodji a bénéficié d’un programme spécial de construction des mini châteaux dans le village de Houèdo, lesquels châteaux  alimentent les populations  de Houèdo et de  Wodji. Etant entendu que « les eaux de consommation constituent l’ensemble des eaux destinées aux différents usages des populations d’une localité en vue de sa subsistance » (Petit Larousse),  la quantité d’eau desservie par le château d’eau construit à Houèdo ne suffit pas aux différents usages de la pauvre population de Wodji. D’où leur recours permanent aux eaux de pluies, aux eaux de ruissellement et aux eaux des cours d’eau, pour compléter les mètres cubes d’eau manquants à sa consommation en eau. Selon une récente étude, la consommation d’eau dépend de son accès, de sa  proximité et de son  abondance. En Afrique au sud du Sahara, moins de 30% de la population dispose de l’eau potable. En ville, un ménage Ouest africain (environ 8 personnes) consomme en moyenne par jour : 120 litres d’eau s’il s’approvisionne chez un revendeur à domicile ; 160 litres s’il va chercher l’eau à une borne fontaine : ce qui fait la moyenne d’eau consommée par jour par un Français (100 à 150 l/j ). Dans nos communautés, le problème de l’eau revêt deux aspects : aspect quantitatif et aspect  qualitatif. Au Bénin, seulement 44% des ménages disposent de l’eau courante dans le logement ou à l’extérieur du logement ou s’approvisionnent à un robinet public. Cette situation est plus élevée en milieu urbain (66%) qu’en milieu rural (29%) (INSAE, 2006). Pour essayer de résorber le manque criard d’eau dans certains milieux exposés, le gouvernement du Dr Boni Yayi a commencé à faire des efforts à partir de 1997. C’est ainsi que la direction de l’hydraulique, à travers le Projet d’Appui au Développement du Secteur de l’Eau et de l’Assainissement en Milieu Rural (PADEAR), a fait construire quatre vingt-deux puits modernes à grand diamètre dans les départements du Zou et de l’Atlantique. La commune d’Adjohoun, par contre  dispose de 3 sources d’approvisionnement en eau potable : les forages équipés de pompes motrices, les Adductions d’Eau Villageoise et la Soneb (Société Nationale des Eaux du Bénin) qui irrigue les deux grandes villes de la commune (Adjohoun, Azowlissè). Eu égard, à la sous-alimentation en eau potable à Wodji, la population de cette localité, à l’instar de tous les autres localités exposées, courre de graves  risques d’attraper les maladies liées à l’eau. En effet, plus de cinq millions de personnes meurent chaque année de maladie liée à l’eau. Elles tuent des millions de personnes, empêchent des millions de personnes de mener une vie saine et annulent les efforts de développement. De  l’étude de  Goumbi (2007), il ressort que de nombreuses maladies liées à l’eau sont provoquées par des  virus et des bactéries.  Il conclut alors que la consommation d’eau souillée et le non respect de certaines règles d’hygiène et d’assainissement engendrent des maladies dont les  gastro-entérites, l’ulcère de burili. D’où ces facteurs entraînent les problèmes de santé publique, allant des maladies transmissibles aux maladies respiratoires chroniques. Avec les récentes inondations, la population de Wodji a été très exposée ; la grande saison des pluies apportera son lot de malheur.

    C’est pourquoi, il urge de prendre des mesures idoines pour réduire la prévalence des maladies liées à l’eau à Wodji, assurer un approvisionnement en eau salubre et aménager des installations sanitaires appropriées.

     


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