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    Des internautes en difficulté dans un cyber

     

    La connexion à Internet au Bénin n’est pas des plus roses. Depuis l’avènement des NTIC au Bénin, en 1997, la réduction de la fracture numérique a amorcé un grand pas avec l’installation de la fibre optique, un outil qui devait normalement impacté le développement dans tous les secteurs d’activités; malheureusement la faible utilisation de cet outil est un frein au développement de la cyber-cité. La vision du gouvernement du changement de faire du Bénin le quartier numérique de l’Afrique est des plus nobles ; mais l’accès à l’Internet est des plus mauvais ces dernières années au Bénin. C’est pour mieux comprendre ce qui se passe sur ce plan qu'Afriksenatorium s’est rapproché du Ministre Délégué auprès du Président de la République chargé de la communication et des Technologies de l’Information et de la Communication, Désiré Adadja. Lire l’interview.

     Afriksenatorium : Que pensez-vous de la faible utilisation de la fibre optique ?

      Désiré Adadja : J’imagine que vous faites allusion à la fibre optique SAT 3 qui est un câble sous-marin en fibre optique pour les communications internationales, voire internet. Pour utiliser correctement la fibre optique, il faut commercialiser avec une stratégie qui dépasse un peu le cadre national ; et cela pour rentabiliser et augmenter les chances d’optimisation et d’utilisation de ses capacités. Cela veut dire plus clairement : comment faire en sorte que lorsqu’on met une très grande capacité, elle ne soit pas sous utilisée et qu’on ne soit pas non plus bloqué par une trop petite capacité, parce que c’est des investissements ; la fibre elle-même a une capacité presque illimitée ; donc ce sont des équipements qu’on met au bout qui permet d’en tirer de plus en plus de capacité ; et ces équipements coûtent chers. Pour le moment c’est Bénin Télécom qui gère cela ; et il faut donc s’assurer que lorsqu’on investit, il y a un grand marché pour ça. C’est pourquoi, deux actions sont en train d’être prises : le raccordement du Bénin à tous les pays voisins par fibre optique terrestre. Le Nigeria, le Niger le Togo, à travers le Burkina et le Mali, sont maintenant reliés par fibre optique terrestre au Bénin, cela permet d’amener du trafic et pour ainsi dire du business sur l’Afrique. Cela devait aussi permettre à Bénin Télécom de justifier les investissements importants qu’il faut faire. Ensuite, la deuxième action à mener à Cotonou, à Porto-Novo et à Parakou, est qu’il y aura des ceintures de fibres optiques, c’est-à-dire les centraux téléphoniques qui existent sont reliés par fibres optiques. C’est à travers ces centraux que l’on passe lorsqu’on va sur Internet. Or les capacités des équipements installés il y a une quinzaine d’année, pour certains, voire une dizaine d’années pour d’autres, sont d’une ancienne génération qui n’a pas une grande capacité. Si vous mettez à disposition une grande capacité sur le câble sous-marin sans augmenter la capacité ou moderniser les équipements de la ceinture urbaine, vous avez un goulot d’étranglement qui fait que les investissements que vous avez faits en aval ne servent à rien. Donc en même temps que ces raccordements aux pays voisins existent, Bénin Télécom a entrepris la modernisation de la ceinture urbaine et cela est en cours sur financement de la BOAD, depuis maintenant 3 ans, afin d’avoir une très grande capacité sur la fibre optique en ceinture urbaine de Cotonou et de Parakou. Cela devait permettre d’ouvrir grandement la voie à l’Internet, et à beaucoup d’autres choses qui vont rentabiliser davantage l’utilisation de la fibre optique qu’il faudrait commercialiser avec une bonne stratégie qui nous donne la visibilité sur l’avenir ; pour cela on investit un peu au jour le jour, il faut investit une fois pour de bon.

     

     A cette allure ne pensez-vous pas que le Nigeria puisse nous ravir la vedette aux vues de leur capacité d’investissement ?

     

    C’est tout à fait le contraire ; c’est plutôt à notre bénéfice. Le Nigeria est raccordé au Bénin pourquoi. Parce qu’ils ont de la difficulté à écouler leur propre trafic international sur leur seul réseau ; donc il déborde sur le Bénin, et le raccordement terrestre avec le Nigeria permet à des opérateurs nigérians d’utiliser notre fibre optique en câble sous-marins pour leur communication vers le reste du monde ; et ils payent donc cela rapporte beaucoup à Bénin Télécom et place le Bénin dans son rôle de pays de transit. Le Nigeria seul écoule trois fois autant de trafic que tous les autres pays que j’ai cités à travers le Bénin. A peu près le 1/3 des communications internationales du Nigeria passe par le Bénin ; donc c’est des atouts qui peuvent générer d’autres activités ; au contraire c’est une bonne opportunité pour nous.

     

    Propos recueillis par Martin Aïhonnou


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  • Assemblée Nationale du Bénin

     

     

    Par Martin Aïhonnou Les parlementaires béninois n’ont pu se réunir en session extraordinaire convoquée par le président de l’Assemblée Nationale ce jour au Palais des gouverneurs. Les portes de l’hémicycle sont restées fermer à leur locataires habituels. Il a été annoncé quelques heures plus tard que la session extraordinaire sur l’étude la proposition de loi portant abrogation de la loi no 2009-10 portant organisation du Recensement Electoral National Approfondi et établissement de la Liste Electoral Permanente Informatisée est annulée ; ladite session convoquée par le président de l’Assemblée Nationale, Mathurin Coffi Nago, n’a pas été ouverte, pour la simple raison que le seul point inscrit à l’ordre du jour de cette session est déclaré irrecevable par le président de l’Institution suite à la correspondance du chef de l’Etat datant du 25 février 2010 et enregistrée au secrétariat de l’Institution sous le no C246 demandant expressément au président de l’Assemblée Nationale de déclarer irrecevable ladite proposition de loi au motif que la proposition de loi sus-citée violerait le protocole A/SPL/12/01 sur la Démocratie et la bonne Gouvernance additionnel au protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité. Le dit protocole fait parti du traité de la CEDEAO adopté le 24 juillet 1993. Surpris par l’annonce de la nouvelle d’annulation de ladite session les membres de l’Union Fait la Nation avec à leur tête, le président Amoussou Bruno, la vice présidente Rosine Soglo, le coordonnateur national, Antoine Idji Kolawolé et le député Adrien Houngbédji ont rencontré les hommes des média pour analyser la correspondance du chef de l’Etat et démontrer l’interprétation erronée que le chef de l’Etat et le président de l’Assemblée Nationale font des textes. A en croire les conférenciers, les arts 74.6 et 74.4 du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale sont clairs. Comme le stipule l’art 74.4 : «  Les projets et propositions de lois qui ne sont pas du domaine de la loi délimité par l'article 98 de la Constitution sont irrecevables. 
    L'irrecevabilité est prononcée par le Président de l'Assemblée nationale, d'office, ou à la demande du Président de
    la République. 
    En cas de désaccord entre eux, le Président de l'Assemblée nationale peut consulter la Cour Constitutionnelle qui statue dans un délai de huit jours
    .
    ». Eu égard aux dispositions de l’art 74.4 renforcées par l’art 74.6, les conférenciers disent ne pas comprendre comment l’on peut aller jusqu’à penser que l’initiative d’une proposition de loi visant à abroger une autre loi n’est pas du domaine de la loi. Etant donné que la correspondance du chef de l’Etat ne précise pas que la proposition de loi, objet de la session extraordinaire annulée, n’est pas du domaine de la loi, les conférenciers disent avoir fait part au président Nago de leur surprise et de leur avis et qu’ils attendent qu’il fasse ce qui est de son devoir. 

     

     Ce que dit l’art 74.6 « Le dépôt des projets de lois, des propositions de lois et des propositions de résolutions n'est annoncé en séance publique que si ces projets et propositions sont recevables. »


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